En début de législature, les gouvernements fédéraux et régionaux s’étaient montrés volontaires sur la réduction des pesticides. L’utilisation des pesticides n’a que très faiblement baissé ces dernières années et les mesures pour réduire l’utilisation et les risques des pesticides sont désolantes. A l’Europe, c’est la pause environnementale. Seule lueur d’espoir, les mutuelles de santé qui tirent la sonnette d’alarme. Amiante, pesticides, même combat pour la santé ! L’affranchissement des pesticides n’est pas qu’une question d’environnement, c’est un enjeu de santé publique.
Sur papier, le gouvernement fédéral s’était engagé à « réaliser un ambitieux plan de réduction des pesticides »1, et le gouvernement régional de son côté « en cohérence avec les décisions européennes visant à sortir progressivement des pesticides »2.
C’était en début de législature. C’étaient les intentions. En effet, le bilan de Nature & Progrès sur l’autorisation des pesticides en Belgique publié en mars 2023, intitulé « Belgique, royaume des pesticides » montrait au contraire des pratiques laxistes de l’administration belge et son inaction en matière de substitution pour des alternatives moins toxiques. Pas étonnant que la Belgique soit dans le trio de tête des plus grands consommateurs de pesticides de l’UE (8.5 kg/hectare)3 et que les ventes de pesticides ne diminuent pas sensiblement4.
Nous fondions alors nos espoirs sur la troisième édition des programmes régionaux et fédéraux de réduction des pesticides 2023-2027, après ceux de 2011-17 et 2018-23 pour se mettre dans le bain. Ces plans étaient l’occasion d’adopter des mesures concrétisant l’engagement du gouvernement à la hauteur des enjeux et des revendications, comme :
Un calendrier concret pour une élimination des pesticides les plus toxiques, entre autres les candidats à la substitution qui doivent être remplacés par des alternatives moins toxiques, au terme d’une étude comparative, dès que c’est possible ;
Une recherche scientifique orientée exclusivement vers les alternatives non chimiques et l’abandon de tout fond public dans de la recherche qui viserait à maintenir et optimiser l’utilisation de produits phytosanitaires ;
La mise en place du principe du pollueur payeurà charge de l’industrie de la chimie qui retire tous les profits de la vente des pesticides, sans en supporter aucun coût sociétal ;
Des mesures et des moyens au niveau régional pour protéger les eaux et les riverains des dérives de pesticides (zones tampons suffisantes) ;
etc
Mais pour cette troisième édition, la Belgique en est toujours au stade du diagnostic, de la réalisation d’études, d’outils, de plans communication, de sensibilisation,du diagnostic, de la réalisation d’études, d’outils, de plans communication, de sensibilisation, de mise en place d’observatoires, d’élaboration de calendriers de suivis, de partage d’informations5, etc. Pas d’ambition assumée de réduction, pas d’élimination des produits les plus toxiques, pas de calendrier concret pour s’affranchir concrètement des pesticides.
« Que la Belgique ne nous parle pas d’ambition de réduction des pesticides » s’insurge Virginie Pissoort, responsable de plaidoyer chez Nature & Progrès « Finalement publié le 3 avril 2024 (!) – alors qu’il concerne la période 2023-2027 – le NAPAN (ndlr/ Nationale Actie Plan d’action nationale) n’est qu’un agglomérat de collecte d’information et d’analyses, sans doute utiles, mais à mille lieues de l’ampleur des enjeux sociétaux auxquelles nous devons faire face aujourd’hui. Les conséquences néfastes des pesticides se conjuguent au pluriel6sur les agriculteurs et leur santé, l’eau, la biodiversité, la santé des riverains … Et, on avance au ralenti ! »
Dans le même temps, à l’Europe, ce n’est pas mieux. Face à la grogne agricole, la Commission renouvelle son approbation du glyphosate pour 10 ans malgré l’absence de majorité qualifiée au Conseil, revient sur les mesures agri-environnementales de la PAC, abandonne le règlement sur l’utilisation durable des pesticides (SUR), etc.
Cela fait pourtant des décennies que la toxicité des pesticides chimiques est dénoncée. Le livre « Printemps silencieux », de Rachel Carson, avait fait couler de l’encre en 1962 déjà, et c’est 2 ans plus tard que la Communauté Nature & Progrès voyait le jour, à l’initiative de personnes du corps médical qui voulaient lutter contre l’agriculture chimique et développer l’agriculture biologique. Car des alternatives existent et elles se déploient tous les jours sur nos territoires7.
De nouveaux acteurs se joignent aujourd’hui à notre combat, ce sont les mutualités de santé. Cet engagement des mutuelles de santé a récemment vu le jour en France.8 Ce 11 avril 2024, les mutuelles de santé françaises, avec d’autres mutuelles en Europe, dont les mutualités libres (Partenamut)9 organisent un grand colloque au Parlement européen et à 16h, un goûter rassemblement sur la place du Luxembourg. Profondément inspirées par l’expérience de l’amiante, elles se mobilisent pour en appeler à la fin des pesticides chimiques10.
« Cette mobilisation des mutuelles est une excellente nouvelle, qui nous fera certainement gagner quelques années. Les pesticides chimiques sont appelés à disparaître parce qu’ils sont toxiques, mais avant d’être interdits, ils circulent et font des dégâts. Rien d’étonnant à ce que les mutuelles de santé entrent dans la danse. Ce n’est pas elles à payer pour les problèmes de santé dus à l’utilisation de ces poisons. Il est d’ailleurs temps que le principe du pollueur payeur s’applique en la matière », déclare Virginie Pissoort.
Ce lundi 25 novembre est marqué par le lancement d’une nouvelle Initiative Citoyenne Européenne qui s’intitule « Sauvons les abeilles et les agriculteurs ». Mise en place par une centaine d’ONGs européennes – à l’initiative de PAN Europe et de Nature & Progrès – son but est le suivant : sortir des pesticides chimiques de synthèse sur 15 ans en modifiant les pratiques agricoles afin qu’elles soient à nouveau compatibles avec les abeilles et l’environnement en général. Lorsque nous aurons récolté un million de signatures validées à travers l’UE en un an, la Commission européenne et le Parlement européen seront obligés d’en tenir compte.
Cette nouvelle Initiative Citoyenne Européenne présente 3 requêtes :
Tout d’abord, elle demande de proposer un acte juridique pour éliminer les pesticides chimiques de synthèse d’ici à 2035.
Ensuite, elle souhaite également que la Commission européenne mobilise les ressources financières et humaines pour conduire l’Union Européenne vers l’agro-écologie, une agriculture qui respecte les besoins des générations futures. Il faut cesser d’orienter les moyens financiers de recherche vers le chimique.
Enfin, la restauration de la biodiversité et le soutien des agriculteurs dans leur transition vers une agriculture biologique sont également des éléments-clés.
Les ICE ont déjà porté leurs fruits par le passé !
En 2017, une ICE « Stop glyphosate » a contribué à réduire la durée de ré-approbation du glyphosate. Elle a aussi entraîné une réforme d’une législation européenne qui obligera bientôt l’industrie des pesticides à publier les données brutes des études de toxicité de leurs produits.
Cette initiative européenne est déjà ancrée dans les territoires
Les initiatives citoyennes contre les pesticides se multiplient au sein de l’Union européenne. En effet, les citoyens sont de plus en plus au courant de l’impact négatif de ces produits chimiques de synthèse sur notre santé et sur l’environnement. L’année passée, rien qu’en Bavière (dans le Sud-Est de l’Allemagne), une initiative populaire a recueilli 1,7 million de signatures manuscrites (les gens se déplaçaient pour les abeilles et pour une autre agriculture). En France, le mouvement Nous voulons des Coquelicots a récolté près d’un million de signatures pour sa pétition. Dans le village de Mals in Vinschgau dans le Tyrol du Sud, un référendum a remporté une proposition du conseil communal en faveur de l’interdiction des pesticides sur tout le territoire communal, y inclus les zones agricoles.
Nature & Progrès en Wallonie
En Wallonie, Nature & Progrès, association ayant pour but de rassembler producteurs et consommateurs, est le membre francophone belge partenaire de cette ICE. L’asbl défend depuis 40 ans le fait que les pesticides chimiques de synthèse n’ont pas d’avenir. Les alternatives existent, le BIO le prouve au quotidien. C’est pourquoi elle mène depuis 2 ans la campagne « Vers une Wallonie sans pesticides, nous y croyons ». Le succès est grandissant car sa communauté s’élargit de jour en jour.
« Avec d’autres associations européennes dont le PAN Europe, nous avons décidé de lancer un appel européen relatif aux pesticides chimiques de synthèse. C’est une belle victoire pour nous ! Nous nous réjouissons, une fois de plus, de porter notre campagne au niveau européen à travers cette initiative citoyenne de grande envergure », Marc Fichers – secrétaire général de Nature & Progrès.
Martin Dermine – coordinateur à Pesticide Action Network Europe, co-initiateur de cette ICE – nous précise, qu’à l’heure actuelle, près de la moitié du budget de l’Union européenne est dédié à soutenir un modèle agricole qui détruit l’environnement via l’utilisation massive de pesticides, d’engrais chimiques ou encore de soja OGM importé d’Amazonie. Les citoyens en sont conscients et n’en veulent plus !
Comment signer ?
Si nous récoltons un million de signatures d’ici la fin novembre 2020, la Commission Européenne sera dans l’obligation de prendre cette demande en compte. Pour signer l’initiative, rendez-vous sur www.sauvonslesabeillesetlesagriculteurs.eu.
Le Salon Valériane, organisé par l’association Nature & Progrès, ferme ses portes ce dimanche soir sur une 35ème édition plus que réussie !
En trois jours, plus de 22.000 visiteurs ont franchi les portes de Namur Expo pour rendre visite à plus de 300 exposants.
Le thème : les Abeilles, notre Avenir !
Pour cette 35ème édition, le thème était placé sous le signe des abeilles, ces pollinisateurs indicateurs de l’état de l’environnement. Tout un « Village des Abeilles » a donc été mis en place avec des acteurs du secteur apicole : associations, produits de la ruche, cosmétiques BIO, etc. Diverses conférences et ateliers sur le sujet ont également rassemblé de nombreux participants.
Le Plan Bee, grande campagne lancée en 2018 par Nature & Progrès, fut un réel succès. Ce projet vise à étudier la faisabilité agronomique, apicole et économique de semer et planter des fleurs attractives pour les abeilles sur des surfaces de 10 à 15 ha pour produire du miel. Des centaines de sachets de semences ont été vendus par ramener la biodiversité dans nos espaces verts.
Simonette à bicyclette, marque de produits visant à réduire les déchets, était représentée dans le Village des Abeilles. L’exposant en est à sa deuxième année au Salon : « Valériane est le premier Salon auquel nous avons participé et nous avons eu d’excellents retours. Nous vendons notamment des films réutilisables à base de cire d’abeille et nous proposons de les réenduire ici sur place. Des acheteurs de l’édition précédente sont déjà revenus pour ce service. Le public est fidèle et varié ! »
Les nouveautés cette année
Nous l’avions promis, cette édition 2019 annonçait des nouveautés. Parmi elles, le Village Ecobioconstruction a accueilli un espace dédié à l’Habitat léger. Ce type de logement est notamment représenté par les tiny houses, les yourtes et les roulottes. Les participants ont d’ailleurs pu assister et participer à la construction d’une tiny house durant toute la durée du Salon.
Guillaume Grawez d’Ecowez nous précise : « Grâce à la promotion du Village Ecobioconstruction en amont du Salon, de nombreux visiteurs sont venus nous rendre visite avec des questions bien précises. Ils ont préparé leur venue avec des projets concrets en tête. »
Le nouvel espace Foodtruck a également ravi les papilles de nos visiteurs. Il s’agissait bien évidement de restauration 100% BIO où il était possible déguster une glace, une part de tarte, un bon café ou une bière.
Les stands de Nature & Progrès
Cette année, une quinzaine de producteurs BIO de Nature & Progrès (le label BIO expliqué) se sont rassemblés dans le Village des Producteurs. A tour de rôles, ils se sont relayés pour vous faire déguster leurs produits, tous BIO et locaux bien évidement. Le public a été conquis par ce label qui réunit chaque année de plus en plus de producteurs wallons. A l’heure actuelle, ils sont 70 à être labellisés Nature & Progrès Belgique.
Les produits des exposants étaient variés : nourriture BIO, matériel de cuisine à basse température, vêtements équitables, zéro déchet, slow cosmétiques, associations de protection de l’environnement, produits de la ruche, …. Il y en avait pour tous les goûts !
En plus de ces 300 exposants, une série de conférences, ateliers et tables rondes ont eu lieu. N’oublions pas l’Espace citoyens. Les membres des Locales de Nature & Progrès étaient sur place pour échanger avec les visiteurs sur les enjeux de la société. Nos jardiniers conseil ont également été d’une aide précieuse pour répondre à toutes vos questions sur le jardinage. Enfin, Nature & Progrès ne serait rien sans ses bénévoles. Ce sont plus de 150 personnes qui tout le weekend se relaient pour faire le succès du salon ! Merci à eux !
En résumé, Valériane, c’est une ambiance familiale, particulière et chaleureuse au sein des allées de Namur EXPO. Nous vous donnons déjà rendez-vous l’année prochaine pour la 36ème édition.
Le Plan Bee, semons des fleurs pour des sucres d’abeilles
Le « Plan Bee » est un projet mis en place par Nature & Progrès et qui s’inscrit dans le cadre de la campagne « Vers une Wallonie sans pesticides, nous y croyons ». Il étudie la faisabilité du développement de cultures de plantes mellifères sur grandes surfaces sans utilisation de pesticides. L’objectif est de produire du miel et de diversifier la production de sucre en Wallonie, tout en y développant la biodiversité.
Pour mener à bien ce projet, la Société Wallonne des Eaux a mis un terrain de 13 ha à disposition de Nature & Progrès pour y semer des fleurs mellifères. Le Plan Bee a également pu être réalisé grâce à l’aide du Ministre wallon de l’Environnement Carlo Di Antonio.
Ce samedi 24 août 2019 a eu lieu une visite guidée ouverte au grand public de cette parcelle située à Ciney. Un premier rendez-vous concluant avait déjà été organisé en juillet pour les membres ayant participé, de près comme de loin, à cette initiative. Cette fois-ci, ce sont plus de 80 personnes venues de tous horizons qui nous ont rendu visite. Le moins que l’on puisse dire est que tout le monde a passé un agréable moment au milieu des insectes et des fleurs mellifères.
Le concours photo
Un concours photo a également été mis en place durant la visite de la parcelle Plan Bee. Nos participants s’en sont donnés à cœur joie pour illustrer les insectes et les fleurs. Les plus beaux d’entre eux seront exposés au Salon Valériane ces 6, 7 et 8 septembre prochains.
Catherine Buysens, agronome responsable du projet, nous précise « En ce moment, le trèfle incarnat rouge, le trèfle blanc et la centaurée des prés sont tous les trois en fleur. La dominance de couleur est donc un mélange de rouge, de blanc, de violet et de bleu. Quelques tournesols ont également pris place sur la parcelle. »
En savoir plus sur le projet Plan Bee
En Wallonie, la betterave sucrière en agriculture conventionnelle est l’une des cultures les plus consommatrices en pesticides. Fort de ce constat, l’association Nature & Progrès encourage les agriculteurs qui le souhaitent à utiliser des méthodes alternatives à l’utilisation des pesticides.
Constatant la disparition de plantes sauvages et d’une partie de la biodiversité de nos campagnes, les acteurs de l’asbl se sont questionnés sur la possibilité de produire du sucre tout en apportant de la biodiversité dans nos campagnes. Le projet « Plan Bee » est le résultat de cette concertation. L’idée est d’implanter des cultures de fleurs mellifères sur des parcelles et d’y installer des ruches et valoriser les plantes cultivées via le fourrage et les semences.
Nature & Progrès rassemble une large communauté de personnes autour de ce projet. Elle se compose d’agriculteurs, apiculteurs, semenciers, chercheurs ou encore de citoyens bénévoles pour conseiller, réaliser les semis, récolter le miel, etc.
Avancement du projet Plan Bee
Sur le terrain de Ciney mis à disposition par la SWDE, l’implantation des cultures de plantes mellifères a débuté avec le semis d’une parcelle de 6 hectares. Deux apiculteurs y ont installé leurs ruches.
Des haies mellifères et arbres qui entourent le terrain apportent également du pollen et du nectar aux abeilles. Le site fera l’objet d’un suivi rigoureux afin d’analyser la faisabilité apicole agronomique et économique de la culture de fleurs mellifères.
Le Plan Bee, semons des fleurs pour des sucres d’abeilles
Le « Plan Bee » est un projet mis en place par Nature & Progrès et qui s’inscrit dans le cadre de la campagne « Vers une Wallonie sans pesticides, nous y croyons ». Il étudie la faisabilité du développement de cultures de plantes mellifères sur grandes surfaces sans utilisation de pesticides. L’objectif est de produire du miel et de diversifier la production de sucre en Wallonie, tout en y développant la biodiversité.
Pour mener à bien ce projet, la Société Wallonne des Eaux a mis un terrain de 13 ha à disposition de Nature & Progrès pour y semer des fleurs mellifères. Le Plan Bee a également pu être réalisé grâce à l’aide du Ministre wallon de l’Environnement Carlo Di Antonio.
Ce vendredi 19 juillet 2019 a eu lieu une visite guidée du site situé à Ciney. 50 personnes y ont participé et ont pu voir la mise en place du projet. Après un discours d’accueil de Catherine Buysens (agronome responsable du projet) et Marc Fichers (Secrétaire général de l’asbl), ils ont eu droit à des explications sur l’initiative et ses avancements au travers d’un parcours au milieu des fleurs mellifères. Pour les plus curieux, Dominique Hereng, apiculteur présent sur place, faisait une démonstration d’extraction de miel.
Catherine Buysens nous précise « En quelques semaines, le terrain a beaucoup évolué. On observe actuellement une dominance de violet, grâce à la phacélie et la bourrache. On voit également déjà quelques touches de blanc avec le sarrasin et le trèfle blanc. On remarque aussi de nombreux insectes. Papillons, coccinelles, bourdons, abeilles et criquets ont trouvé leur place. »
Nature & Progrès rassemble une large communauté de personnes autour de ce projet. Elle bénéficie de l’aide d’agriculteurs, d’apiculteurs, de semenciers, de chercheurs ou encore de citoyens bénévoles pour conseiller, réaliser les semis, récolter le miel, entretenir le terrain, etc.
En savoir plus sur le projet Plan Bee
En Wallonie, la betterave sucrière en agriculture conventionnelle est l’une des cultures les plus consommatrices en pesticides. Fort de ce constat, l’association Nature & Progrès encourage les agriculteurs qui le souhaitent à utiliser des méthodes alternatives à l’utilisation des pesticides.
Constatant la disparition de plantes sauvages et d’une partie de la biodiversité de nos campagnes, les acteurs de l’asbl se sont questionnés sur la possibilité de produire du sucre tout en apportant de la biodiversité dans nos campagnes. Le projet « Plan Bee » est le résultat de cette concertation. L’idée est d’implanter des cultures de fleurs mellifères sur des parcelles et d’y installer des ruches et valoriser les plantes cultivées via le fourrage et les semences.
Nature & Progrès rassemble une large communauté de personnes autour de ce projet. Elle se compose d’agriculteurs, apiculteurs, semenciers, chercheurs ou encore de citoyens bénévoles pour conseiller, réaliser les semis, récolter le miel, etc.
Avancement du projet Plan Bee
Sur le terrain de Ciney mis à disposition par la SWDE, l’implantation des cultures de plantes mellifères a débuté avec le semis d’une parcelle de 6 hectares. Deux apiculteurs y ont installé leurs ruches.
Des haies mellifères et arbres qui entourent le terrain apportent également du pollen et du nectar aux abeilles. Le site fera l’objet d’un suivi rigoureux afin d’analyser la faisabilité apicole agronomique et économique de la culture de fleurs mellifères.
Après une vingtaine d’années de négociations, un accord a été signé pour le Mercosur, un traité économique liant l’Union européenne, l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay et le Paraguay. Le secteur agricole européen se mobilise car il craint la distorsion de concurrence occasionnée par la réduction des droits de douane sur les produits agricoles américains (notamment 99.000 tonnes annuelles de viande bovine prévue à destination de l’Europe). Cette importation potentielle représente 1,4 % de la production européenne, déjà suffisante pour couvrir les besoins des citoyens européens.
Mettons un visage sur notre alimentation
Pour Nature & Progrès, association de producteurs et de consommateurs défendant l’agriculture biologique, l’accord Mercosur est une raison de plus, pour les consommateurs européens, de délaisser les produits anonymes, et notamment les plats préparés industriels (cf. l’épisode des lasagnes à viande de cheval !) pour se rapprocher des producteurs locaux. La Wallonie, par ses herbages, est une terre propice à un élevage de qualité et elle accueille un savoir-faire artisanal reconnu, tant chez les éleveurs que chez les bouchers.
De plus en plus d’éleveurs se dirigent vers le bio et font le choix de proposer aux consommateurs locaux leur viande en direct. À ce jour, selon les statistiques de l’AFSCA[i], la Wallonie compte 93 boucheries à la ferme, un chiffre en progression ces dernières années. De nombreux éleveurs passent par des bouchers pour la réalisation de colis de viande vendus à la ferme. Différents sites internet référençant les producteurs locaux permettent de les découvrir.
« Dépassons la peur de ce traité en agissant :
renforçons le lien entre production locale et consommation locale
et sachons ce que nous mangeons ! »
Les artisans de la viande BIO Nature & Progrès
Le label Nature & Progrès Belgique regroupe une septantaine de producteurs et transformateurs biologiques wallons. Parmi eux, une vingtaine élèvent des bovins et proposent de la viande en direct au consommateur.
Chez les producteurs BIO de Nature & Progrès, les animaux pâturent les prairies à la belle saison tandis que le foin et quelques céréales cultivées à la ferme subviennent à leurs besoins en hiver. Les éleveurs de Nature & Progrès ont développé une maîtrise de leur filière, notamment au niveau de la transformation (boucheries à la ferme, colis de viande) et de la vente. Le dernier maillon sur lequel ils travaillent est celui de l’abattage : l’association mène depuis 5 ans des travaux sur l’abattage à la ferme pour optimiser le bien-être animal et la qualité de la viande.
Le label compte également un boucher artisanal travaillant « à l’ancienne » : depuis le choix de l’animal chez l’éleveur bio et les conseils d’alimentation jusqu’à la transformation de la viande, selon des méthodes privilégiant les qualités nutritionnelles et gustatives.
Cartographie des producteurs BIO de Nature & Progrès proposant de la viande en circuit court
Orange : éleveur proposant des colis de viande Vert : éleveur ayant une boucherie à la ferme Bleu : boucher
Ce début 2019 voit naître, en Flandre, la désormais autoproclamée plus grande porcherie bio belge. Les porcs de la société Biovar.be sont destinés au groupe Colruyt. Nature & Progrès est interpellée par l’apparition de ces nouveaux élevages de porcs « tout béton » à la limite de la certification biologique et s’éloignant dangereusement de la philosophie bio.
Des élevages minimalistes
Nature & Progrès, association de producteurs et de consommateurs biologiques, est frappée par ce nouveau modèle de porcherie « tout béton », où tant les espaces intérieurs qu’extérieurs directs sont artificialisés. Pourtant, la réglementation européenne précise que « des aires d’exercice permettent aux porcins de satisfaire leurs besoins naturels et de fouir. Aux fins de cette dernière activité, différents substrats peuvent être utilisés » (R889/2008, Art 11, point 6). Les substrats en question ne sont pas définis, mais le bon sens veut que des surfaces en béton ne soient pas adaptées. Les quelques brins de paille servant de litière aux porcs sont évidemment insuffisants pour leur permettre d’assouvir leur besoin naturel de fouir.
Quelques brins de paille pour fouir, voici ce que propose l’élevage industriel de porcs. Image issue du site biovar.be.
Sur son site internet (biovar.be), l’élevage se dit pourtant « plus que bio », notamment en ce qui concerne le bien-être animal. « Chaque animal a le libre choix de manger, de boire et de bouger à tout moment », ce qui est bien heureux et par ailleurs obligatoire selon la réglementation biologique. « Chaque promenade extérieure offre une vue imprenable via une séparation en mezzanine ouverte », on voit en effet une vue imprenable sur quelques mètres carrés de béton et des hautes barrières en plastique. « Toutes les catégories d’animaux vivent en groupe », ce qui est aussi une obligation de la réglementation, le cochon étant un animal sociable.
Vous le comprenez dans le discours de Biovar.be, l’associé de Colruyt, tout est dans la communication et dans l’application au minimum des règles du bio. C’est contraire à l’esprit du Bio qui guide les choix de nos agriculteurs.
Le parcours extérieur (aire « de promenade ») des porcelets et sa « vue imprenable » dans l’élevage de porcs Biovar.be. Image issue du site biovar.be.
L’élevage biologique de porcs selon Nature & Progrès
« La production biologique est un système global de gestion agricole et de production alimentaire qui allie les meilleures pratiques environnementales, un haut degré de biodiversité, la préservation des ressources naturelles, l’application de normes élevées en matière de bien-être animal […] » (Règlement européen R834/2007 relatif à l’agriculture biologique).
Pour Nature & Progrès, un élevage biologique doit respecter les besoins naturels des animaux : ces derniers ont besoin de fouir, comportement inné lié à leur régime alimentaire et à leur mode de vie. L’accès à des terres ou à d’importantes couches de paille est donc recommandé pour laisser les animaux assouvir leur instinct. Conservons un élevage lié au sol dans notre région où les prairies sont dominantes ! Selon la Bio de Nature & Progrès, les cochons sont élevés à l’extérieur et rentrent quand les conditions sont défavorables. Dans le modèle industriel, les cochons sont à l’intérieur et peuvent parfois sortir « en promenade ». Une différence de philosophie marquante !
A la Ferme des Crutins, les porcs sont élevés en plein air. Photo : Sylvie La Spina – Nature & Progrès.
Nature & Progrès prône pour des élevages de porcs ou de volailles en diversification et non en activité principale. En effet, pour tirer un revenu suffisant de ce type d’élevage, il est incontournable d’élever un grand nombre d’animaux, ce qui est difficilement compatible avec le bien-être animal, la prévention des maladies, l’autonomie des fermes (en amont et en aval de l’élevage) et les aspects écologiques (gestion des fumiers). Les porcs ont la faculté de valoriser les « déchets » de production tels que le son des céréales ou le petit lait de fromagerie. C’est dans ce sens qu’un élevage porcin s’associe avec les activités de fermes biologiques liées au sol, en polyculture élevage.
A la ferme de Stée, les porcs valorisent le petit lait issu de la transformation des laits de vaches, brebis et chèvres en délicieux fromages. Les éleveurs ont développé une boucherie pour proposer la viande de porcs au magasin de la ferme. Photo : Sylvie La Spina – Nature & Progrès.
Bien-être des porcsPour un animal, pouvoir exprimer les comportements propres à son espèce est une des composantes cruciales de son bien-être.Les porcs explorent leur environnement et manipulent des objets pour la recherche d’endroits attractifs pour se coucher, pour l’acquisition de connaissances générales sur leur domaine vital, et pour la recherche de nourriture. Parmi ces activités, la recherche de nourriture, ou « fouille alimentaire », est un comportement majeur : quand les porcs domestiques peuvent vivre en liberté dans un cadre boisé, ils passent 75 % de leur temps actif à effectuer des comportements de fouille alimentaire, même quand ils sont nourris à satiété. Les fouilles consistent à pâturer, retourner, trouver et renifler des objets. Ce comportement a évolué au cours des millénaires, permettant aux porcs de trouver de la nourriture toute l’année. La sélection naturelle a favorisé ceux qui fouissaient le plus et ces comportements sont maintenant fixés, y compris chez le porc domestique moderne.Pour amener les porcs à combler leurs besoins de fouille, les éleveurs doivent mettre à leur disposition des substrats incitant ce comportement, idéalement comestibles, pouvant être mâchonnés, et pouvant être fouillés avec le groin. Si les besoins d’exploration et de fouille ne sont pas rencontrés, les porcs expriment leur frustration en mordant ce qui se trouve à leur portée, notamment la queue de leurs congénères. La caudophagie est plus fréquente dans des élevages sur caillebotis que dans des élevages plein air ou sur une importante couche de paille.En plein air, les cochons se rouleront dans la boue pour se protéger des parasites et du soleil. En effet, ils sont sensibles aux coups de soleil et nécessitent, quand il fait chaud, de réguler leur température. Une couche de boue leur permet de se rafraichir plus efficacement que des bains d’eau.
Une volonté d’industrialisation du bio
Dans le cadre de la révision du règlement bio européen, les pressions se font d’ores et déjà sentir pour officialiser un mode d’élevage « tout béton » dans le secteur bio dès 2021. L’idée est de ne plus fournir qu’un caillebotis extérieur aux animaux, donc aller vers le 100 % béton. Pour les producteurs et consommateurs de Nature & Progrès, ce sera un grand NON !
Le développement d’élevages biologiques intensifs et à grande échelle est lié au souhait des grandes surfaces (ici, Colruyt) d’offrir de la viande biologique locale au consommateur, au prix le plus bas possible, grâce à une filière intégrée et à des économies d’échelle. Ces circuits gérés par des investisseurs sont plus faciles à mettre en place que ceux de groupements d’éleveurs. En effet, pour travailler avec les grandes surfaces, il est nécessaire de fournir des produits standardisés, avec régularité. Pour nos producteurs artisanaux wallons, cette démarche est ardue et tend à appauvrir la spécificité de nos élevages. Pour cette raison notamment, Nature & Progrès prône le circuit court et la préservation de l’artisanat tant dans les métiers de l’élevage que dans ceux de la boucherie. Nous nous posons également la question de l’opportunité pour un distributeur de s’investir dans le développement d’outils de production agricole. La production agricole doit rester dans des fermes familiales et nourricières, et les grandes enseignes doivent se cantonner à faire leur job : distribuer.
Les éleveurs de porcs Bio de Nature & Progrès
Chez les producteurs Bio labellisés Nature & Progrès, l’élevage de porcs n’est pas une activité dominante. Elle est toujours associée à d’autres activités d’élevage ou de culture, et souvent à la transformation fromagère. En effet, le petit lait issu de la production de fromages est donné aux cochons qui valorisent ce « déchet » en viande. Les éleveurs sont pour la plupart en autonomie au niveau de l’alimentation de leurs cochons : de surfaces de céréales sont cultivées à leur égard pour compléter la ration. La Ferme des Crutins, Pierre Pirson à Sugny. La Ferme à l’Arbre de Liège, Famille Paque à Lantin. La Ferme Dorloû à Ellezelles. La Ferme de Jambjoule à Rochefort. La Ferme de la Sarthe à Mettet. La Ferme du Moulin à Chièvres. La Fromagerie de Stée à Ciney. Le Domaine de Graux à Tournai. Le Chèvrefeuille à Haillot. La Ferme de l’Esclaye à Beauraing. Les pousses vertes à Rochefort. La Ferme du Hayon à Meix-devant-Virton (arrêt temporaire – peste porcine africaine)
“les porcs doivent avoir un accès permanent à une quantité suffisante de matériaux permettant des activités de recherche et de manipulation suffisantes, tels que la paille, le foin, la sciure de bois, le compost de champignons, la tourbe ou un mélange de ces matériaux qui ne compromette pas la santé des animaux “(Directive UE 2008/120/CE, Annexe 1, par.4). �7
Lettre ouverte à la Commission européenne: le secteur des denrées alimentaires et des aliments pour animaux « sans OGM » se félicite de la décision de la Cour européenne de Justice (CEJ) d’assurer la sécurité juridique d’une production « sans OGM » et exige sa sauvegarde
Bruxelles / Berlin / Vienne – 75 entreprises européennes de l’alimentation humaine et animale sans OGM de 10 pays européens saluent dans une lettre ouverte au président de la Commission, Juncker, et au commissaire à la santé, Andriukaitis, les objectifs juridiques clairs résultant de l’arrêt de la Cour de justice européenne sur les nouvelles méthodes de génie génétique du 25 juillet 2018. Ils demandent à la Commission de l’UE de mettre en œuvre rapidement les mesures requises suite à la décision de la CJE visant à préserver la production « sans OGM » en Europe. Les sociétés signataires, dont les détaillants Edeka, Rewe et SPAR, ont réalisé un chiffre d’affaires de 14,2 milliards d’euros en 2017 et ont employé 833 000 personnes.
Les entreprises appellent la Commission européenne à garantir la protection du marché intérieur européen contre les produits fabriqués en dehors de l’Europe en utilisant de nouvelles méthodes d’ingénierie génétique. Elle doit veiller à ce que des méthodes de détection soient disponibles pour les produits fabriqués à l’aide des processus du nouveau génie génétique. Elle doit garantir l’étiquetage, la traçabilité et des contrôles efficaces pour l’importation de produits agricoles en provenance des pays où les plantes produites avec de nouvelles méthodes de génie génétique sont cultivées. En outre, un registre mondial de transparence est proposé, qui couvrirait tous les organismes génétiquement modifiés (OGM) dans le monde, anciens et nouveaux.
La Commission européenne doit mettre fin aux tentatives actuelles de lobbying visant à assouplir la législation européenne en vigueur sur les OGM: « L’Europe n’a pas besoin d’une nouvelle législation européenne en matière d’OGM. L’Europe a besoin d’une mise en œuvre adéquate de la législation européenne en vigueur sur les OGM », déclare Heike Moldenhauer aux signataires. . « L’arrêt de la Cour de justice des Communautés européennes parle d’un langage sans équivoque: les processus du nouveau génie génétique sont également soumis à la législation de l’UE sur les OGM; le principe de précaution, l’évaluation des risques et l’obligation d’étiquetage s’appliquent donc sans restriction. »
Avec un assouplissement de la législation de l’UE sur les OGM, les denrées alimentaires et les aliments pour animaux produits à l’aide de nouveaux procédés de génie génétique seraient mis sur le marché sans être testés et invisibles pour les fabricants, les distributeurs et les consommateurs. « Nous ne voulons en aucun cas mettre involontairement des OGM en circulation et ainsi mettre en danger le niveau élevé de confiance des consommateurs dans nos produits contrôlés « sans OGM ». Par conséquent, une traçabilité qui fonctionne de manière fiable, avec des systèmes de vérification valables, est indispensable », expliquent les entreprises dans leur lettre ouverte.
Le « sans -OGM » est une norme de qualité européenne importante. La production de denrées alimentaires et celle d’aliments non génétiquement modifiés pour animaux sont devenues entre-temps une norme de qualité et un facteur de marché européen important. La décision de la CJE contribue à la sécurisation des investissements substantiels dans les processus de certification et permet une croissance ultérieure.
À l’heure actuelle, sept pays de l’UE ont des systèmes d’étiquetage « sans OGM » et d’autres pays envisagent de les introduire. L’Allemagne et l’Autriche sont les leaders sur le marché européen. En 2018, les sociétés organisées au sein de l’association allemande Aliments sans génie génétique (VLOG) généreront un chiffre d’affaires supérieur à sept milliards d’euros avec plus de 9 000 produits. Les sociétés membres de l’ARGE Gentechnik-frei autrichien réalisent un chiffre d’affaires annuel d’environ 1,5 milliard d’euros avec plus de 3 500 produits. En Allemagne, 50% du lait, 60% de la viande de volaille et 70% des œufs sont produits « sans OGM ». En Autriche, l’ensemble de la production de lait et d’œufs (depuis 2010) et toutes les volailles (depuis 2012) sont issus d’animaux nourris sans OGM.
Le label « sans OGM » donne aux consommateurs la liberté de choix, en particulier pour les produits d’origine animale, ce qu’ils n’auraient pas autrement en raison d’une lacune dans la législation de l’UE. En effet, seuls les aliments génétiquement modifiés sont soumis à un étiquetage, mais pas les produits dérivés d’animaux ayant mangé des OGM, tels que le lait, la viande et les œufs. Les produits issus de l’agriculture et de la production alimentaire fabriqués « sans OGM » sont basés sur des processus de certification complets, qui nécessitent un effort logistique et financier considérable.
Les citoyens pour le respect de la SCIENCE dans la réglementation des pesticides. Une COALITION européenne réclame : une science rigoureuse, une nourriture saine et un environnement sain
L’Union européenne a l’une des meilleures réglementations pour les pesticides dans le monde-en théorie. Mais elle n’est pas mise en œuvre dans la pratique. UNE nouvelle coalition, « Les citoyens pour le respect de la science dans la réglementation des pesticides« , a lancé ce manifeste pour appeler à la réforme. Nous demandons aux groupes et aux particuliers de s’inscrire à l’appui de cette initiative.
Cette action survient à un moment crucial, lorsque la Commission européenne examine la législation sur les pesticides dans le cadre de son programme REFIT. En outre, le comité phytosanitaire du Parlement européen, convoqué par les députés concernés à la suite de la controverse sur la ré approbation du glyphosate, présentera ses recommandations pour la réforme du processus d’autorisation des pesticides à la fin du 2018.
Le règlement européen sur les pesticides privilégie explicitement la protection de la santé humaine et animale et de l’environnement. Il s’appuie sur le principe de précaution pour veiller à ce que les matières actives ou produits pesticides mis sur le marché ne nuisent pas à la santé humaine ou animale ou à l’environnement. Toutefois, les règles ne sont pas appliquées correctement et le système de réglementation permet aux intérêts privés de prendre le pas sur la santé et l’environnement.
Les principaux conflits d’intérêts persistent dans le système de réglementation des pesticides. Par exemple, l’industrie effectue ses propres tests de sécurité et est fortement impliquée dans la conception des méthodes d’évaluation des risques. Les groupes d’experts de l’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), qui effectuent l’examen par les pairs du dossier de candidature et publient un avis sur le respect des critères d’approbation du pesticide, continuent d’inclure des personnes ayant des liens financiers avec l’industrie agro-chimique. Les papiers de Monsanto, documents internes de Monsanto divulgués dans les litiges relatifs au caractère cancérigène du Glyphosate aux Etats-Unis, montrent comment l’industrie peut activement subvertir la science. Il est maintenant clair que l’industrie doit être maintenue à distance des tests de sécurité, de l’évaluation des risques et de la gestion des risques.
Nous réclamons une révision des procédures d’évaluation des pesticides au niveau européen.
Ce mardi, l’ISSEP ( Institut Scientifique de Service Public ) a sorti ses premières conclusions de l’étude EXPOPESTEN, première étude à évaluer la présence de plusieurs pesticides dans l’air ambiant en Wallonie.
Dans la situation actuelle, cette étude montre que les produits pulvérisés sur le champ se retrouvent dans notre environnement. Pour Nature & Progrès, ceci est totalement inadmissible.
L’agriculture wallonne est l’une des plus intensives en termes d’utilisation des pesticides, notamment en raison du développement des cultures comme la pomme de terre qui nécessitent de 15 à 25 traitements annuels alors qu’elles représentent 12,5 % des surfaces cultivées. Par ailleurs, l’aménagement du territoire régional favorise de nombreuses interfaces entre habitats et zones de pulvérisation, dont des prairies en bordure de village qui sont aujourd’hui labourées. Ces différents facteurs contribuent largement au fait que les riverains de zones agricoles sont particulièrement exposés.
Pour Nature & Progrès, il est urgent :
de limiter, sur les terrains jouxtant les lieux d’habitation, l’implantation des cultures les plus utilisatrices de pesticides, comme la pomme de terre ;
d’instaurer en bordures des lieux d’habitation de vraies bandes « tampons » sans aucun traitement. Ces bandes tampons sont en outre des outils concrets en faveur de la biodiversité ;
d’informer les riverains en amont de pulvérisations afin qu’ils puissent se protéger, ainsi que leurs familles et animaux.
Outre de telles dispositions, il est indispensable, au niveau fédéral, de retirer les agréations des pesticides les plus problématiques pour la santé (perturbateurs endocriniens, cancérigènes possibles, …) ainsi que les substances les plus volatiles.
Au niveau régional, il est essentiel de mettre en place un plan plus détaillé et plus ambitieux de réduction de l’utilisation des pesticides par l’agriculture. Nature & Progrès souhaite la mise en place de mesures plus drastiques encore pour la sécurité de l’ensemble des wallons et de la préservation de la biodiversité en Wallonie.
Les alternatives aux pesticides existent ! On ne veut pas moins de pesticides, on n’en veut plus du tout! Aujourd’hui de plus en plus d’agriculteurs font le choix de travailler sans pesticides. Quelle BIOnne idée !
Contact presse :
Marc FICHERS, secrétaire général de Nature & Progrès Tél. 081/32.30.52 – GSM. 0473/65.36.32
Exposition des riverains aux pesticides : le Gouvernement wallon doit dès à présent proposer des mesures de protection !
Ce jeudi, le Gouvernement wallon se penchera sur un projet d’arrêté du Ministre Carlo Di Antonio visant à réduire l’exposition des riverains aux pesticides. Ce projet introduit un cadre réglementaire pour des mesures reconnues depuis longtemps comme relevant de la « bonne pratique agricole ». Le texte prévoit une révision, au second semestre 2018, qui doit permettre d’aller plus loin, sur base, notamment, des résultats d’une importante étude en cours sur l’exposition des riverains. Inter-Environnement Wallonie, Nature & Progrès, Natagora & Test-Achat appellent le Gouvernement wallon à agir dès à présent au regard de l’exposition importante des riverains de zones agricoles.
L’agriculture wallonne est l’une des plus intensives en termes d’utilisation des pesticides, notamment en raison du développement des cultures comme la pomme de terre qui nécessitent de 15 à 25 traitements annuels alors qu’elles représentent 12,5 % des surfaces cultivées. Par ailleurs, l’aménagement du territoire régional favorise de nombreuses interfaces entre habitats et zones de pulvérisation, dont des prairies en bordure de village qui sont aujourd’hui labourées. Ces différents facteurs contribuent largement au fait que les riverains de zones agricoles sont particulièrement exposés.
Des études ont mis en évidence les liens entre l’exposition des riverains et certaines maladies : Parkinson, leucémie chez l’enfant en cas d’exposition prénatale, nombreux troubles de neuro-développement et de croissance fœtale, … S’il faut regretter l’absence d’étude spécifique en Belgique, cela ne justifie pas l’inaction : les pesticides incriminés en Californie ou en France sont susceptibles de produire les mêmes effets en Wallonie. Nos associations considèrent qu’il est urgent d’agir au regard des études existantes démontrant dans des situations comparables des incidences sur la santé des riverains.
Le projet du Ministre, dont le contenu a été dévoilé ce jour dans la presse, intègre certaines « bonnes pratiques » dans la Loi. Rien de plus. Il s’agit de l’utilisation de moyens techniques assurant une réduction de 50 % de la dérive de pesticides et l’interdiction de pulvériser dès lors que la vitesse du vent atteint 15 km/h. Ces « bonnes pratiques agricoles » ont été reconnues comme nécessaires et pertinentes tant au niveau européen que belge par l’ensemble du secteur dans le cadre d’une étude européenne. Les faire entrer dans un cadre réglementaire permettra de mettre fin aux abus constatés sur le terrain.
En complément, le Ministre proposera au Gouvernement d’interdire les traitements à moins de 50 mètres des lieux d’accueil d’enfants et de personnes vulnérables (écoles, crèches, …) durant leur horaire d’occupation. Cette mesure constitue un premier pas dans la bonne direction et devra être évaluée sur base de l’étude en cours.
Ces propositions, nécessaires, restent néanmoins clairement insuffisantes pour les associations qui appellent le gouvernement :
à limiter, sur les terrains jouxtant les lieux d’habitation, l’implantation des cultures les plus utilisatrices de pesticides, comme la pomme de terre ;
à instaurer en bordures des lieux d’habitation de vraies bandes « tampons » sans aucun traitement. Ces bandes tampons sont en outre des outils concrets en faveur de la biodiversité ;
à informer les riverains en amont de pulvérisations afin qu’ils puissent se protéger, ainsi que leurs familles et animaux.
Outre de telles dispositions, il est indispensable, au niveau fédéral, de retirer les agréations des pesticides les plus problématiques pour la santé (perturbateurs endocriniens, cancérigènes possibles, …) ainsi que les substances les plus volatiles. Au niveau régional, il est essentiel de mettre en place un plan détaillé et ambitieux de réduction de l’utilisation des pesticides par l’agriculture.
Suite aux rencontres citoyennes et au dossier sur l’abattage de proximité réalisés par Nature & Progrès, un groupe rassemblant éleveurs, citoyens et chercheurs s’est mis en place pour avancer sur la concrétisation de ces techniques en Wallonie. La première réunion de ce groupe s’est tenue hier dans les bureaux de Nature & Progrès.
C’est le manque de lieux d’abattage de proximité qui a motivé une vingtaine de personnes, éleveurs, citoyens et chercheurs, à se réunir en vue de concrétiser l’abattage à la ferme en Wallonie. En effet, de nombreux éleveurs en circuit court peinent à trouver des lieux d’abattage proches de la ferme, ce qui engendre des transports plus longs pour le bétail. Par ailleurs, certains d’entre eux souhaitent également reprendre en mains la mise à mort de leurs animaux, et leur fournir les conditions les plus idéales pour éviter le stress, optimisant à la fois le bien-être animal et la qualité de la viande. L’abattage de proximité constitue donc une alternative intéressante qui permet d’éviter le transport des animaux en les abattant sur le lieu même de leur élevage. L’étude de Nature & Progrès a mis en évidence deux possibilités déjà pratiquées par d’autres pays européens : l’abattage à la ferme et le camion d’abattage mobile.
L’abattage à la ferme est réalisé en Allemagne, sous conditions, pour les bovins vivant toute l’année à l’extérieur, soit des animaux qui ne sont pas facilement manipulables. La bête est alors abattue dans le pâturage, où un enclos a éventuellement été délimité. Mais l’abattage à la ferme pourrait aussi être envisagé pour des animaux habitués à l’homme, comme des vaches laitières en fin de vie. L’abattage à la ferme nécessite une adaptation de la législation. En effet, actuellement, la loi précise que, sauf dans certains cas précis (animaux accidentés, gibier d’élevage), les animaux doivent arriver vivants à l’abattoir. Dans le cas de l’abattage à la ferme, après la mise à mort et la saignée, les animaux sont transportés à l’abattoir – endéans un laps de temps défini pour garantir la qualité de la viande – où la dépouille est ensuite prise en charge.
Le camion d’abattage constitue quant à lui une structure mobile qui se déplace de ferme en ferme. Il comprend tout le nécessaire pour fonctionner comme un abattoir classique. Les camions circulant en Allemagne, en Suède et bientôt en France ont trouvé des solutions afin de gérer l’approvisionnement en eau et en sources d’énergie ainsi que l’élimination des déchets. Ces structures nécessitent un investissement important par rapport à l’abattage à la ferme où seule une remorque pour le transport de la dépouille est nécessaire. En raison de l’opportunité que représente le camion d’abattage pour le bien-être animal, il est autorisé par la réglementation européenne qui invite les états membres à légiférer eux-mêmes sur le sujet.
Si les conditions sanitaires encadrant l’abattage ont fortement évolué en Europe ces dernières décennies, provoquant notamment la fermeture d’établissements n’ayant pu se mettre aux normes, c’est en raison de l’épisode de la crise de la vache folle dans les années 1990. Aujourd’hui, les législations encadrant l’élevage, notamment la suppression des farines animales, ont évolué afin d’éliminer cette maladie des troupeaux, le dernier cas belge datant de 2006, soit il y a douze ans. Il convient donc de réévaluer les conditions d’agrément des lieux d’abattage afin de permettre la multiplication des structures nécessaires à une bonne couverture géographique de la Wallonie.
La première réunion du groupe de travail sur l’abattage à la ferme a permis d’établir son fonctionnement et de fixer ses premiers objectifs en vue de concrétiser ces techniques en Wallonie.
Éleveurs, consommateurs et chercheurs travailleront à des propositions concrètes permettant de cadrer le processus d’abattage à la ferme. En effet, un cadre permettant à la fois une mise à mort digne et le respect des normes sanitaires doit être garanti de manière au moins aussi stricte que dans un processus standard d’abattage. Ceci nécessite la définition, en collaboration avec l’AFSCA, d’un protocole précis et contrôlable.
Le groupe souhaite également avancer sur la concrétisation du camion d’abattage. Tout comme les abattoirs « classiques » sont partiellement financés par les fonds publics, un investissement sera nécessaire pour une structure mobile qui répondra aux besoins de nombreux éleveurs en circuit court ainsi qu’aux hautes attentes en matière de bien-être animal de la part des consommateurs, prêts à contribuer aux frais de fonctionnement quotidiens. Par ailleurs, les différents acteurs du groupe sont convaincus que le camion d’abattage se présente comme un outil complémentaire, et non un substitut, aux abattoirs fixes qui garderont leur utilité.
Nature & Progrès est enthousiaste quant à la progression du processus de concrétisation de l’abattage de proximité. C’est un réel enjeu pour le développement de filières viande de qualité en Wallonie, valorisant les savoir-faire des éleveurs et des bouchers et fournissant au consommateur une viande de qualité, présentant une plus-value éthique et riche en valeurs.
Nature & Progrès et le Pan Europe sont aujourd’hui présents au cabinet de la Ministre Bruxelloise Céline Frémault afin de débattre de la décision de recours contre la décision de la Commission européenne de reconduire le glyphosate.
Nature & Progrès et le PAN tiennent à saluer la décision de la région bruxelloise dans ce dossier. Reconnaissons que la position de la Ministre s’inscrit d’une part dans une demande des citoyens et d’autre part dans une situation politique belge qui va vers la sortie du glyphosate. En effet, pour rappel, la région wallonne et la région bruxelloise ont interdit l’utilisation de glyphosate et le gouvernement fédéral plaide pour une sortie de la molécule avec un phasing-out de 5 ans .
En effet, Sur décision du Gouvernement wallon, l’utilisation de produits phytopharmaceutiques contenant du glyphosate est depuis ce 1er juin 2017 interdite en Wallonie pour les particuliers.
Le Gouvernement régional wallon a jugé indispensable d’appliquer le principe de précaution face aux incertitudes scientifiques concernant le glyphosate.
Depuis octobre 2016 et la révision du décret « Pesticides », la Wallonie peut en effet restreindre ou interdire sur son territoire l’utilisation de pesticides contenant des substances actives présentant un risque pour la protection de l’environnement, pour la santé humaine ou pour la conservation de la nature.
Nature & Progrès et le Pan Europe attendent du gouvernement wallon un engagement fort à la suite de la décision de la ministre bruxelloise. En effet, de nombreuses études critiques sur le Roundup ont été publiées confirmant son caractère dangereux pour la santé et l’environnement. Il n’est dès lors plus à démontrer que la décision prise par la Commission de ré-autoriser pour 5 ans le glyphosate était irresponsable !
Nature & Progrès et le Pan demandent à ce que dès 2018, des mesures soient prises pour une interdiction européenne de la licence d’utilisation avec phasing-out de 3 ans.
Profitons de ces années de sortie pour travailler sur les alternatives : encourageons nos agriculteurs à développer des techniques alternatives au glyphosate. Les alternatives existent ! ( www.walloniesanspesticides.com )
Depuis le début de l’année 2017, Nature & Progrès a lancé sa campagne « Vers Une Wallonie sans pesticides, nous y croyons ! ». Notons qu’en Belgique, le glyphosate est avant tout un herbicide de confort et non de nécessité. Au niveau agricole il est principalement utilisé pour le traitement après récolte ou en pré-semis. Les techniques alternatives de désherbage existent en l’occurrence le travail du sol qui est tout aussi efficace que le désherbage chimique et de plus favorise la vie du sol et limite les possibilités d’érosion.
Dans quelques semaines, les terres labourées sont préparées pour le semis. Elles ne pourront donc contenir d’adventices….
I y a certes la méthode Round Up, peu chère pour l’agriculteur mais très chère pour l’environnement et le portefeuille du citoyen ! En effet, dans ce cas, la terre de culture est traitée dans sa globalité alors que les adventices ne sont présents que sur une petite partie.
La méthode efficace et respectueuse du sol est de passer plusieurs fois sur la terre en la travaillant superficiellement afin de déchausser les adventices et de les épuiser.
Dès lors, Nature & Progrès et le Pan Europe demandent au ministre fédéral de l’agriculture de tout mettre en œuvre pour sortir le glyphosate de nos campagnes. Pour ce faire, il faut interdire son usage sur des parcelles partiellement couvertes ( c’est-à-dire plus de glyphosate en pré-semis ni en déchaumage). Il fait également organiser la promotion des techniques alternatives.
Enfin, Nature & Progrès pense qu’il faut répercuter sur les firmes qui commercialisent le glyphosate, les coûts engendrés par la pollution de notre environnement . Ce n’est pas aux citoyens à prendre en charge les dégâts causés par cette molécule !
Nous défendons l’idée d’un environnement qui répond à la demande des citoyens et l’idée d’une démarche participative.
Travaillons ensemble pour faire évoluer notre région qui sera donc la première à œuvrer en ce sens et dont l’expertise pourra dès lors être valorisée. Sans oublier le levier potentiel que la Wallonie deviendra pour l’Europe.
Nature & Progrès a la volonté de rassembler tous ceux qui désirent opter pour une Wallonie sans pesticide pour travailler ensemble à la recherche et au développement d’alternatives permettant de libérer notre région des pesticides.
Contact presse : Marc FICHERS, secrétaire général de Nature & Progrès Tél. 081/32.30.52 – GSM. 0473/65.36.32
L’affaire Veviba est à présent aux mains des enquêteurs et de la justice. Les premiers tentent d’établir avec exactitude les faits, tandis que les seconds se chargeront d’établir les responsabilités des acteurs du litige. L’affaire ne s’arrête pourtant pas ici. En effet, citoyens, éleveurs et politiques doivent à présent se tourner vers l’avenir. Que faire de l’abattoir et des ateliers de transformation de viande de Bastogne ? Comment éviter qu’un nouveau scandale se reproduise à l’avenir ? Que faire pour que la plus-value de la transformation reste aux mains des producteurs ?
Deux solutions sont mises sur la table par les responsables politiques : une meilleure implication des éleveurs via la prise de parts dans l’entreprise Veviba et une refonte de l’Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire (AFSCA).
Nature & Progrès applaudit la volonté de remettre les outils de transformation dans les mains des éleveurs : cela a toujours été notre demande. En effet, l’implication des producteurs pourra mettre fin à l’opacité des structures dénoncées par le secteur de la production agricole. Elle permettra également de redistribuer de manière plus équitable la plus-value réalisée sur la transformation de la viande.
Néanmoins, la création d’une coopérative de gestion de Veviba impliquant les éleveurs ne peut, seule, être garante de la bienveillance de l’entreprise. En effet, les faiblesses des coopératives de grande ampleur ont déjà été mises en évidence dans d’autres filières agricoles. Dans le secteur laitier, par exemple, de nombreux éleveurs dénoncent la difficulté de pouvoir faire valoir leur avis dans la laiterie où ils sont coopérateurs. L’esprit coopératif ne peut, en effet, être respecté que dans des structures de taille raisonnable, ce qui est loin d’être le cas d’une société gérant 30 % du marché belge de la viande. L’affaire Veviba a finalement montré que c’est surtout la concentration de la filière qui est à l’origine de l’opacité de l’outil, ouvrant la porte à la fraude et rendant les grandes entreprises, notamment celles qui intègrent plusieurs outils de la chaîne de transformation, plus difficilement contrôlable par les autorités sanitaires.
Concentration de la filière viande
La Belgique a perdu un quart de ses abattoirs en quarante ans, il en reste aujourd’hui 41 actifs dans le pays. Les unités de transformation de la viande connaissent une évolution similaire avec une perte de 12 % des structures en à peine 7 ans. Cette diminution des acteurs s’accompagne d’un agrandissement des structures et des flux.
Nature & Progrès soutient l’idée d’une production locale pour une consommation locale et y ajoute le développement d’outils locaux de transformation de taille raisonnable, aux mains des différents partenaires de la filière : éleveurs, bouchers et consommateurs.
Il est donc nécessaire de redéployer un réseau de lieux d’abattage et de transformation de petites et moyennes tailles en Wallonie. L’abattoir de Bastogne doit rester un outil de proximité. Afin d’assurer une couverture optimale de la région, de nouvelles structures d’abattage doivent être créées et l’opportunité que représente l’abattage à la ferme doit être concrétisée. Des sites de transformation doivent être accolés aux outils d’abattage afin de permettre aux éleveurs de faire découper et transformer la viande sur place et la proposer ensuite au consommateur local en vente directe ou par l’intermédiaire de bouchers.
La Wallonie a besoin de bouchers ! Il est donc urgent de valoriser davantage ce métier et de renforcer l’offre de formation dans ce domaine.
Quelques chiffres sur le réseau d’abattage en Wallonie (hors abattoirs à la boucherie) (2016)
Nom
Commune
Accès pts éleveurs
Bio
Bovins
Caprins / Ovins
Porcins
Lovenfosse
Aubel
0
1
0
0
1
PQA
Malmedy
*
1
0
0
1
Abattoir com. Virton
Virton
1
1
1
1
1
Abattoir de Charleroi
Charleroi
1
1
1
1
1
Abattoir com. Ath
Ath
1
1
1
1
1
AIMAC
Chimay
0
1
1
1
1
Abattoir com. Aubel
Aubel
1
1
1
1
0
Abattoir Mosbeux-Gofin
Aywaille
1
1
1
1
0
AMB-Veviba
Bastogne
1
1
1
1
0
Pegri Schlachthof
St Vith
1
1
1
0
0
Euro Meat Group
Mouscron
1
1
1
0
0
Wama Beef
Ciney
1
1
1
0
0
Abattoir com. Gedinne
Gedinne
1
1
1
1
1
Interc Abattoirs de Liège
Liège
1
0
1
1
0
Lanciers
Rochefort
1
0
1
0
0
13
9
7
* Uniquement pour les coopérateurs.
Volailles
Nom
Commune
Accès pts éleveurs
Bio
Volailles
Fournipac*
Sclayn
1
1
1
Plukon
Mouscron
0
1
1
Volailles Damien
Pipaix
1
1
1
Ardenne Volaille
Bertrix
1
1
1
* Fermeture imminente : pas de renouvellement du permis d’exploitation
Nature & Progrès soutient également l’idée d’une refonte de l’AFSCA. Le modèle de fonctionnement de l’Agence doit évoluer et s’adapter aux spécificités de la Wallonie : la coexistence d’acteurs industriels et artisanaux sur le territoire. En effet, la Wallonie connait une réelle explosion du nombre de producteurs fermiers, soit des agriculteurs qui transforment à la ferme leur lait, leur viande ou leurs fruits et légumes. Si l’Agence doit continuer à assurer la sécurité sanitaire des aliments, elle doit aussi participer au développement économique des filières alimentaires belges et wallonnes en travaillant à des solutions permettant à chaque entreprise, industrielle ou artisanale, d’avancer. Une telle évolution des missions de l’Agence nécessite une réelle restructuration impliquant les différents acteurs de la filière. La nouvelle agence Afsca doit être composée d’une branche traitant les structures industrielles et d’une branche traitant les structures artisanales, ces dernières étant un moteur de développement économique de notre région.
Quelques chiffres sur les producteurs fermiers (01/03/2018, source : AFSCA)
Province
Nombre de producteurs fermiers
Région de Bruxelles-Capitale
3
Anvers
112
Brabant Flamand
121
Flandre Occidentale
275
Flandre Orientale
185
Limbourg
68
Total Région flamande
761
Brabant Wallon
82
Hainaut
389
Liège
137
Luxembourg
120
Namur
179
Total Région wallonne
907
Total Belgique
1671
La Wallonie est le terreau d’une alimentation de qualité, brillant notamment par la préservation de son artisanat et de son savoir-faire. Le développement de filières locales impliquant éleveurs, bouchers et consommateurs est une opportunité d’avenir pour la région.
Par S La Spina, Agronome chez Nature & Progrès
Contact Presse : Marc Fichers 081/ 32.30.52